Ensemble, prenons acte.

Lendemain de Noël, lendemain difficile. On aurait préféré que ce soit à cause d’un petit excès d’alcool mais la raison est plutôt à chercher du côté des chiffres du chômage. Ils montent, ils grimpent. Comme la fièvre.

Près de 30 000 chômeurs supplémentaires au mois de novembre pour la France métropolitaine (oui, on s’épargne les DOMs, ça pique un peu moins) pour un total porté à 2 844 800 personnes au total. Un niveau pas atteint depuis 12 ans. En somme, une performance.

Du coup, on se demande bien ce que notre Ministre du Travail peut en penser de cette performance-là… Et bien figurez-vous qu’il en prend acte. C’est ce qu’il a déclaré dans un communiqué. Il prend acte de cette augmentation, y voyant une « conséquence directe du ralentissement de l’activité économique » (attention, analyse), et assurant qu’il restait « entièrement mobilisé » (ouf).

On n’attendait pas non plus de lui qu’il se flagelle sur place ni qu’il n’endosse toutes les responsabilités de la situation. Mais de là à « prendre acte » quand des dizaines de milliers de personnes supplémentaires se retrouvent sans emploi, il y a quelque chose de déplacé. Je pense que beaucoup de chômeurs auront d’ailleurs envie de prendre acte de l’action de Xavier Bertrand au Ministère du Travail.

Surtout que les perpectives ne sont pas faites pour être rassurantes : « Le chômage, qui frappait jusqu’alors essentiellement les intérimaires et les personnes en contrat à durée déterminée (CDD), commence probablement à s’étendre aux salariés en contrat à durée indéterminée », nous dit Le Monde. Très bien prenons-en acte.

Quelques minutes après la publication de cette information, une autre tombe : pour faire face à la pauvreté grandissante, les Restos du Coeur ont besoin de 5 millions d’euros supplémentaires… On n’a pas un Ministre qui pourrait en prendre acte ?

La rentrée gueule de bois du gouvernement

Pas de vacances pour le gouvernement. C’était la consigne. Du repos mais pas de vacances. Finalement, ils auraient peut-être mieux fait d’en prendre des vacances nos ministres. Parce que cette fois c’est la rentrée, et ça va mal.

La Bourse a fait (et continue de faire) du yoyo. La crise financière a rythmé l’été, bien accompagnée par la crise de la dette et la crise monétaire. Du coup, pour la rentrée, nous voilà servis par un plan d’austérité (qui n’a d’ailleurs de plan que le nom tant il semble être fait de mesures allant dans tous les sens) critiqué de toutes parts dans le monde politique, économique, et même par les très riches qui demandaient à être davantage taxés !

Les prévisions de croissance ont été revues à la baisse pour 2011 et 2012. François Fillon l’a annoncé hier, moins de deux semaines après l’air de pipeau de notre Ministre de l’Economie et des Finances, François Baroin, qui osait les confirmer à 2% pour 2011.

Les chiffres du chômage continuent à augmenter pour le quatrième mois consécutif, et ce même si Valérie Pécresse répétait ce matin au micro de France Inter que le marché de l’emploi est dynamique en France (le soleil a dû taper un peu fort cet été, on avait dit mollo sur les vacances Valérie)…

La cote de popularité de Nicolas Sarkozy repart à la baisse, alors qu’on avait cru l’espace de quelques sondages que tout irait mieux désormais pour le Président qui avait pris de la hauteur, de la distance, plus sobre, plus discret, ne se contentant que de sauver le monde de la crise… (ceci dit, côté popularité, cela devrait aller rapidement mieux avec l’accouchement de la première dame à l’automne).

Bref, c’est la débandade.

Le gouvernement a dû mal faire ses devoirs d’été. Je leur conseillerais bien un meilleur cahier de vacances pour l’été 2012, mais pas sûr qu’ils en aient encore besoin à ce moment-là.