Grosse ambiance de rentrée au gouvernement

Rentrée politique oblige, ce sont les membres du gouvernement qui se bousculaient hier aux micros des antennes de radio ou de télévision et dans nos quotidiens. Une concentration de ministres tellement puissante – surtout si l’on y ajoute certaines interventions du week-end – que tous avaient conscience que, pour sortir du lot, il faudrait surprendre. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ne se sont pas mal débrouillés…

– Avec un certain mauvais goût dans sa référence à une autre actualité, Eric Woerth se pose en victime d’actes barabares : « Je subis depuis deux-trois mois une sorte de lapidation médiatique assez impressionnante ».

– A l’Université d’été du Nouveau Centre, Hervé Morin a pris la posture du rebelle : « La lutte contre l’insécurité, quand elle s’appuie sur le seul volet répressif, est une politique hémiplégique qui est vouée à l’échec ».

– Dominique Bussereau avait, quelques jours plus tôt, adopté la philosophie du sage que lui confèrent huit années de portefeuilles enchainés : « On n’est pas en CDI au gouvernement de la France, on est en CDD. Il faut savoir à un certain moment se régénérer, faire autre chose, quitte un jour à reprendre des responsabilités ».

– Sur RTL, Bernard Kouchner a joué le doute et le tiraillement : « Oui, j’ai pensé à démissionner ».

– Pendant ce temps-là, d’autres se posent beaucoup moins de questions : « Il nous faut élargir les possibilités de prendre des arrêtés de reconduite à la frontière », Eric Besson, conférence de presse commune avec Brice Hortefeux.

Avec une ambiance si lourde le jour de la rentrée, mieux vaut ne pas trop essayer d’imaginer l’état de la salle de cours dans les mois à venir ! Et ce, malgré l’étonnante sérénité du maître de classe qui continue de distribuer bons et mauvais points sans complexes.